
Popolecatl a écrit:Grande parenthèse :
Moi, je suis convaincue qu'on doit agir avec ses moyens et à niveau local ; ça me fait marrer par exemple tous ces jeunes européens qui se la jouent de sauveurs de la planète et débarquent au Chiapas pour faire de "l'alphabétisation"...
Est-ce qu'ils ont regardé avant au coin de leur rue, si quelqu'un avait besoin d'aide ? Sont-ils sûrs des besoins réels des personnes qu'ils vont soi-disant aider ? Selon ce que je sais, et suivant mon exemple, un indigène chiapanèque a bien plus besoin d'eau potable, de manger et d'avoir accès à des soins que d'apprendre l'espagnol...
Et en France, on voit souvent des gens faisant la manche dans la rue, qui n'ont ni un toit, ni de qui manger... Quelqu'un les aide ? Y a-t-il un jeune européen prêt à lutter pour eux ?
Popolecatl, tu parles d'alphabétisation au Chiapas et en France.
Il se trouve que ce sujet est un de mes centres d'intérêt.
En Belgique francophone on estime que l'analphabétisme (et/ou l'illéttrisme) touche 10% de la population.
Je suppose que ce taux doit se retrouver à peu près semblable dans les divers pays d'Europe occidentale.
Faut-il résoudre tous les problèmes économiques, sociaux, ....des personnes avant de leur proposer d'apprendre à lire et écrire couramment?
La question est vaste et le débat loin d'être clos.
Moi je crois (mais c'est une croyance hein!) que c'est un outil d'émancipation, d'insertion dans la société (c'est pas contradictoire...), de participation à la vie en société, à la dignité humaine,...
Je travaille dans la formation d'adultes et je peux témoigner de l'utilité de la formation chez des personnes qui sont privées de tout, y compris d'estime de soi.
Bientôt âgé de 55 ans, j'aurai l'occasion d'arrêter mes activités professionnelles. Alors si je peux mettre mes compétences au service des habitants d'un pays dont je suis tombé raide amoureux, je ne manquerai pas de le faire.
J'envisage cela comme une mise à disposition des éventuelles compétences que j'ai pu acquérir et non comme l'oeuvre d'un rédempteur qui va porter la bonne nouvelle aux "pauvres sous-développés"